Trashcore : La nouvelle tendance mode d’Hollywood

Alors que l’industrie de la mode a longtemps été dominée par l’élégance discrète et le minimalisme du « quiet luxury », une nouvelle esthétique bouscule les codes et s’impose sur la scène hollywoodienne : le « trashcore ». Loin des silhouettes polies et des couleurs neutres, cette tendance audacieuse et décalée marque le grand retour d’un certain chaos stylistique, volontairement désordonné mais toujours calculé.

Qu’est-ce que le « Trashcore » ?

Le terme « trashcore », littéralement traduit par « la tendance du goût douteux », désigne une esthétique de la mode qui embrasse le désordre, la spontanéité apparente et une allure faussement négligée. Née dans les rues d’Hollywood, elle se manifeste par un mélange audacieux d’influences streetwear, de pièces vintage et d’une touche de rébellion rappelant l’ère Y2K, mais avec une sensibilité résolument plus avant-gardiste.

Contrairement à l’insouciance vestimentaire des années 2000, où les célébrités semblaient parfois ignorer l’existence de stylistes en dehors de leurs engagements professionnels, le « trashcore » d’aujourd’hui est le fruit d’une réflexion. Chaque détail, bien qu’il puisse paraître aléatoire, est en réalité pensé et calculé.

Une Réaction au « Quiet Luxury »

L’émergence du « trashcore » peut être interprétée comme une réponse directe à des années de « quiet luxury », caractérisées par des teintes beiges, le minimalisme et des tons neutres. Face à ce que certains perçoivent comme un conservatisme esthétique croissant, le « trashcore » offre une bouffée d’air frais, privilégiant l’ouverture, l’audace et l’expression individuelle sur la perfection et la discrétion.

Ce style propose de s’habiller comme le personnage marginal et décontracté d’une comédie romantique du début des années 2000, mais avec une approche mode nettement plus affûtée.

Les Icônes du « Trashcore » à Hollywood

Plusieurs personnalités d’Hollywood ont rapidement adopté cette tendance, devenant de véritables emblèmes du « trashcore ». Parmi elles, on retrouve des noms comme Timothée Chalamet, Addison Rae et Justin Bieber.

• Timothée Chalamet : L’acteur, connu pour son élégance sophistiquée et expérimentale, a opéré un virage stylistique notable. Lors de ses apparitions récentes, notamment durant le press tour de « A Complete Unknown », il a affiché un style éclectique, mêlant veste en cuir, t-shirt blanc, baggy et accessoires inattendus, dans une sorte de « Bob Dylan-fication » de son image.
• Addison Rae : La personnalité des réseaux sociaux incarne également le « trashcore » à travers son style de rue. Ses tenues rappellent l’époque iconique de Britney Spears, notamment entre les albums « In the Zone » et « Blackout », avec des choix audacieux comme des hauts en forme de coquillage, des collants résille azur et des châles en fausse fourrure.

Ces figures influentes contribuent à populariser cette esthétique auprès d’un public plus jeune, en particulier la génération Z, qui semble adhérer à cette mode radicale et inspirée du streetwear.

Les Éléments Clés pour Adopter la Tendance

Si le « trashcore » prône une allure désordonnée, il ne s’agit pas pour autant de s’habiller au hasard. La clé réside dans le mélange de pièces qui, a priori, ne devraient pas aller ensemble, mais créent une harmonie inattendue et personnalisée.

• Pièces oversize : Les pantalons larges et les t-shirts amples sont des incontournables, souvent portés de manière à créer un effet « trop grand ».
• Superpositions inattendues : Associer des éléments de streetwear (comme des casquettes ou des baskets imposantes) avec des pièces plus « habillées » ou des accessoires éclectiques.
• Matières et textures variées : Le cuir, le denim délavé, les mailles lâches et même des touches de fausse fourrure peuvent être mélangés.
• Accessoires décalés : Foulards fins, casquettes bicolores, et une certaine liberté dans le choix des chaussures (comme des bottines robustes ou des claquettes-chaussettes pour les plus audacieux) contribuent à l’esprit « faussement négligé ».

Conclusion

Le « trashcore » n’est pas qu’une simple tendance passagère ; il incarne un mouvement de fond dans la mode, une rébellion stylistique contre le conformisme et l’uniformité. En défiant les conventions de l’élégance traditionnelle, il invite à l’expression de soi, à l’expérimentation et à l’affirmation d’une individualité brute et assumée. Hollywood, une fois de plus, se positionne comme le berceau de cette nouvelle vague qui, malgré son nom évocateur, est loin d’être sans substance.