Marvel et Stephen King : L’adaptation inédite au cinéma
Bien avant que les œuvres de Stephen King ne dominent les écrans de cinéma, un acteur inattendu du monde des comics, Marvel, a joué un rôle discret mais significatif dans l’une des premières adaptations de l’écrivain. Cette rencontre précoce entre l’univers graphique et l’horreur littéraire marque une étape fascinante dans l’histoire des transpositions des récits du maître de l’horreur.
Marvel à l’Origine d’une des Premières Adaptations de Stephen King au Cinéma : Le Cas de The Lawnmower Man
Le phénomène Stephen King au cinéma est aujourd’hui une évidence, avec des dizaines d’adaptations qui ont marqué l’imaginaire collectif. Cependant, peu de gens savent que bien avant les blockbusters et les séries à succès, Marvel a contribué à porter l’une de ses nouvelles à l’écran, ou du moins, sur papier dans un format visuel unique. L’histoire de « The Lawnmower Man » (« Le Faucheur ») est emblématique de la diversité des chemins qu’ont empruntés les œuvres de King pour rencontrer leur public, parfois avec des fortunes diverses.
Un Détour Inattendu par la Bande Dessinée Marvel
En 1981, alors que Stephen King commence tout juste à solidifier sa réputation d’auteur incontournable, sa nouvelle « The Lawnmower Man » trouve une adaptation surprenante dans le magazine « Bizarre Adventures » de Marvel. Ce numéro 29 offre une transposition fidèle du texte original, agrémentée des illustrations marquantes de Walt Simonson. Cette version en bande dessinée, en noir et blanc, est parvenue à capturer l’ambiance étrange et l’humour noir caractéristiques de l’œuvre de King, mêlant le fantastique à une vision décadente de l’Americana. C’est une facette peu connue de l’histoire des adaptations de King, démontrant l’ouverture des éditeurs de comics à des récits plus sombres et adultes.
Loin des Pelouses Virtuelles : Le Film Controversé de 1992
La nouvelle « The Lawnmower Man » a également fait l’objet d’une adaptation cinématographique en 1992, réalisée par Brett Leonard. Cependant, cette version grand écran s’est radicalement éloignée de l’intrigue imaginée par Stephen King. Le film a délaissé le thème du satyre et de la faucheuse pour explorer un univers de cyber-thriller et de réalité virtuelle, une thématique très en vogue à l’époque. Cette divergence fut si importante que Stephen King lui-même a intenté une action en justice pour faire retirer son nom des crédits du film, estimant que l’œuvre trahissait complètement son récit original. Le long-métrage a même engendré une suite en 1996, qui s’éloignait encore davantage de la source littéraire.
Le « Dollar Baby » : Une Pépinière d’Adaptations Confidentielles
Parallèlement aux adaptations commerciales, Stephen King a mis en place le programme « Dollar Baby », une initiative permettant à de jeunes cinéastes d’adapter ses nouvelles pour un dollar symbolique, sous certaines conditions. Ce programme a permis la création de nombreuses adaptations courtes et souvent très fidèles aux textes originaux. En 1987, bien avant le film controversé de 1992, le réalisateur James Gonis et le scénariste Michael De Luca ont produit un court-métrage d’environ douze minutes de « The Lawnmower Man » dans le cadre de ce programme. Bien que ces films « Dollar Baby » soient généralement destinés aux festivals et aient une distribution limitée, ils représentent une part importante de l’héritage d’adaptations de King, offrant des visions plus intimes et respectueuses de ses écrits.
L’Inépuisable Filon des Adaptations de Stephen King
L’histoire de l’adaptation de « The Lawnmower Man », avec son passage par Marvel et ses incarnations cinématographiques contrastées, illustre parfaitement la richesse et la complexité des transpositions des œuvres de Stephen King. Avant cette histoire singulière, seules trois œuvres majeures de King avaient été adaptées : « Carrie », « Salem’s Lot » et « Shining ». Par la suite, une pléthore d’autres romans et nouvelles ont trouvé leur chemin vers le grand ou le petit écran, incluant des titres emblématiques comme « Cujo », « Creepshow » ou « Christine ».
Plusieurs points essentiels ressortent de cette trajectoire d’adaptations :
- La fidélité au texte original : La version en bande dessinée de Marvel a su rester remarquablement loyale au récit initial de King.
- La diversité des formes : Les histoires de King ont été explorées sous une multitude de formats, allant du comic book underground aux superproductions hollywoodiennes.
- Le soutien aux nouveaux talents : Le programme « Dollar Baby » a encouragé une nouvelle génération de réalisateurs à s’approprier les récits de l’auteur.
Conclusion
L’implication de Marvel dans l’une des premières adaptations de Stephen King, à travers sa nouvelle « The Lawnmower Man », est un rappel fascinant de la manière dont les univers créatifs peuvent se croiser de façon inattendue. Qu’il s’agisse d’une adaptation fidèle en bande dessinée, d’une réinterprétation controversée au cinéma, ou d’un court-métrage confidentiel issu du programme « Dollar Baby », les œuvres de King ont toujours suscité un désir d’exploration et de transposition. Cette diversité témoigne de la puissance intemporelle de ses récits, capables d’inspirer des créateurs de tous horizons et de se prêter à d’innombrables interprétations, pour le meilleur comme pour le pire.
