M. Pokora et Jean-Jacques Goldman : Le refus de la reprise
La scène musicale française a été le théâtre de nombreuses reprises au fil des ans, certaines marquant durablement les esprits. Parmi elles, celle de « À nos actes manqués » par M. Pokora a suscité un intérêt particulier, non seulement pour son succès commercial mais aussi pour les coulisses de sa genèse. Loin d’une démarche opportuniste, le chanteur a fait preuve d’un profond respect envers l’auteur-compositeur original, Jean-Jacques Goldman, posant un geste significatif qui peut être interprété comme un véritable refus catégorique de procéder sans l’aval du maître.
M. Pokora : Un Principe Fondamental avant la Reprise
En 2010, M. Pokora, déjà bien établi dans le paysage musical français, s’apprêtait à dévoiler sa version du célèbre titre « À nos actes manqués ». Cependant, l’artiste avait une condition préalable inébranlable avant de rendre publique cette nouvelle interprétation. Il avait catégoriquement refusé de sortir sa reprise sans avoir obtenu la bénédiction de Jean-Jacques Goldman lui-même. Cette décision met en lumière le profond respect et l’admiration que M. Pokora porte à l’œuvre et à la personne de Goldman, qu’il considère comme une figure tutélaire de la chanson française.
Comme il l’a lui-même exprimé lors d’une interview sur M Radio, l’idée de déplaire à l’auteur original ou de le mettre mal à l’aise avec sa version était inacceptable. « Je me disais que je ne sortirais pas une reprise si je n’avais pas une validation du gars à l’origine, je n’avais pas envie que ça le dérange ou qu’il n’aime pas. Du coup, je lui avais envoyé cette version« , a-t-il précisé.
L’Échange avec l’Icône de la Chanson Française
À l’époque, M. Pokora n’avait pas encore eu l’occasion de rencontrer Jean-Jacques Goldman personnellement, ni même de participer aux célèbres concerts des Enfoirés, ce qui rendait la démarche d’autant plus intimidante. Le jeune chanteur a avoué avoir été particulièrement stressé à l’idée de contacter cette légende vivante de la musique. Pour M. Pokora, Goldman se situe au même niveau d’importance que Johnny Hallyday dans le panthéon de la chanson française, une référence qui souligne l’ampleur de son appréhension.
La transmission de la démo à Jean-Jacques Goldman a donc été un moment clé, empreint d’une certaine tension pour M. Pokora, attendant avec impatience la réaction de celui qu’il respectait tant.
L’Approbation Chaleureuse de Jean-Jacques Goldman
Contre toute appréhension, la réponse de Jean-Jacques Goldman fut des plus encourageantes. Loin d’un « refus catégorique », l’artiste emblématique a adressé un message positif à M. Pokora, validant pleinement sa démarche. « Je suis toujours touché de voir mes chansons reprises et la vôtre me semble fidèle à l’originale, mais en même temps actuelle alors je vous souhaite tout le bonheur du monde avec ce titre« , aurait écrit Goldman, selon les dires de M. Pokora. Cette approbation, chaleureuse et sincère, a non seulement libéré M. Pokora de son stress, mais a également été une immense source de fierté pour lui, confirmant que son intuition de ne pas outrepasser l’accord de l’auteur était la bonne.
Un Hommage Reconnu, Même aux Enfoirés
Le succès de la reprise de « À nos actes manqués » par M. Pokora fut incontestable, le titre cumulant des millions de vues sur YouTube et devenant un tube à part entière. L’impact de cette version a même conduit Jean-Jacques Goldman à faire une entorse à une règle non écrite des Enfoirés. Habituellement, les chansons de Goldman n’étaient pas interprétées par d’autres artistes lors des spectacles, mais un jour, il a suggéré à Michael Jones et à M. Pokora de chanter « À nos actes manqués » en interlude. Face à l’étonnement général, Goldman a alors prononcé ces mots marquants : « Mais c’est la chanson de Matt maintenant« .
Ce moment, considéré comme « magnifique » par M. Pokora, a symbolisé la reconnaissance ultime de Goldman pour son travail. Chanter le titre avec l’approbation du compositeur, et même avec sa bénédiction pour en faire « sa chanson », représente un souvenir inoubliable et un témoignage du lien spécial qui s’est tissé entre les deux artistes.
Conclusion
L’histoire de la reprise de « À nos actes manqués » par M. Pokora illustre parfaitement l’importance du respect artistique et de la collaboration dans le monde de la musique. Le « refus catégorique » de M. Pokora de sortir sa version sans l’aval de Jean-Jacques Goldman a non seulement mené à une approbation chaleureuse, mais a également enrichi la carrière des deux artistes, créant un moment mémorable de reconnaissance et d’admiration mutuelle. Cette anecdote souligne que le succès ne se mesure pas seulement en chiffres, mais aussi dans les liens humains et le respect des œuvres originales.
