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Divertissement

Décès de Biyouna : La comédienne algérienne s’est éteinte

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Biyouna

C’est avec une profonde tristesse que le monde du spectacle, tant en Algérie qu’en France, apprend le décès de la talentueuse comédienne Biyouna. L’actrice et humoriste algérienne, de son vrai nom Baya Bouzar, s’est éteinte ce mardi 25 novembre 2025, à l’âge de 73 ans, à l’hôpital Beni Messous d’Alger, des suites d’une longue maladie. Sa disparition marque la fin d’une carrière exceptionnelle, riche en moments d’humour, d’émotion et d’engagement.

Une Carrière Riche et Polyvalente : De la Danse au Cinéma

Des Débuts Scéniques Éclatants

Née le 13 septembre 1952 à Belcourt, un quartier populaire d’Alger, Biyouna a très tôt manifesté une passion pour les arts de la scène. Dès son plus jeune âge, elle a intégré des troupes musicales, accompagnant notamment la légendaire Fadhéla Dziria en tant que choriste et percussionniste. À seulement 17 ans, elle se produisait déjà dans les grands cabarets d’Alger et, à 19 ans, elle était danseuse au célèbre Copacabana.

La Révélation Télévisuelle et Cinématographique en Algérie

L’année 1973 marque un tournant décisif dans la carrière de Biyouna, lorsqu’elle est repérée par le réalisateur Mustapha Badie. Il lui offre alors son premier rôle à la télévision dans le feuilleton « La Grande Maison », adapté du roman de Mohammed Dib, où elle incarne le personnage de Fatma, la propulsant ainsi sous les feux de la rampe en Algérie. Sa popularité grandit avec des rôles dans des séries télévisées algériennes à succès telles que « Nass Mlah City », la saga « Aïcha », « Nsibti Laaziza », et plus récemment « Dar Lefchouch » en 2023, où elle a fait sa dernière apparition télévisuelle en tant que psychologue. Au cinéma algérien, elle a également brillé dans des films comme « Leila et les autres » (1978) de Sid Ali Mazif et « La Voisine » (2000) de Ghaouti Bendedouche.

L’Essor International et la Reconnaissance en France

Le talent de Biyouna a rapidement dépassé les frontières algériennes. En 1999, elle obtient un rôle marquant dans « Le Harem de Madame Osmane » de Nadir Moknèche, un film qui la fait connaître en France. Cette collaboration se poursuit avec « Viva Laldjérie » en 2003 et « Délice Paloma » en 2007, où elle tient le rôle principal d’une mafiosa, Madame Aldjeria. Elle a également joué dans plusieurs comédies populaires françaises, notamment « Il reste du jambon ? » d’Anne Depétrini (2010), « Beur sur la ville » de Djamel Bensalah (2011), « Les Trois Frères : Le Retour » (2014) de Bernard Campan et Didier Bourdon, et « Neuilly sa mère, sa mère ! » (2018) de Gabriel Julien-Laferrière. En 2018, elle apparaissait aux côtés d’Omar Sy dans « Le Flic de Belleville ». Parallèlement à sa carrière d’actrice, Biyouna s’est distinguée dans la musique avec des albums tels que « Raid Zone » (2001) et « Blonde dans la Casbah » (2007), confirmant sa polyvalence artistique.

Un Combat Courageux contre la Maladie

Ces dernières années, Biyouna a mené un combat discret mais courageux contre la maladie. Elle souffrait de problèmes respiratoires sévères et de complications liées à un cancer du poumon qu’elle combattait depuis 2016, entraînant une faible oxygénation cérébrale. Son état de santé s’était aggravé, la conduisant à être hospitalisée dès le 4 novembre à l’hôpital de Parnet à Alger, avant d’être transférée au service de pneumologie de Béni Messous. Ses rares apparitions publiques et sur les réseaux sociaux, comme son message de vœux pour le Ramadan en février 2025, avaient suscité l’inquiétude de ses fans, qui s’étaient émus de la voir affaiblie.

Un Héritage Durable

Biyouna était bien plus qu’une comédienne ; elle était une icône, une figure de liberté et d’émancipation, souvent décrite comme provocatrice, assumant son indépendance et son attachement à la culture algérienne. Sa voix rauque inimitable, sa forte personnalité et son humour singulier ont marqué des générations. À travers ses rôles et ses chansons, elle n’hésitait pas à aborder des thèmes sociaux sensibles et à défendre la place des femmes dans le monde artistique. Son influence restera palpable dans le paysage culturel des deux rives de la Méditerranée.

Le décès de cette comédienne de talent laisse un grand vide. Biyouna restera dans les mémoires comme une artiste complète et inoubliable, dont l’œuvre a contribué à enrichir le patrimoine culturel algérien et francophone. Son parcours, fait de passion et de détermination, continuera d’inspirer les nouvelles générations.

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