-D’où vient votre nom?

Antoine : Indirectement du nom d’un pétrolier qui s’est échoué dans les années 80 mais c’était avant tout la sonorité qui nous plaisait et non la volonté de se référer au naufrage, dans quelque sens que ce soit. Nous avons donc changé l’orthographe pour en faire un nom propre, uniquement associé à nous.

-Pour ceux qui en vous connaissent pas (encore), dites-nous un peu qui êtes-vous, que faites-vous, et vers où vous dirigez-vous.

Antoine : Nous sommes un groupe de rock français qui écrivont autant en anglais qu’en français. Nous avons sortis trois albums depuis 2004 et sommes “actifs” en espagne depuis 2010 avec le souhait d’y venir de plus en plus !

-Pendant cette tournée estivale en Espagne, quel est l’endroit le plus curieux où avez-vous joué?

Antoine : Nous avons joué à côté de Murcie sur une plage à La Azohia, sur une toute petite scène posée sur le sable ! En arrivant sur place nous avons d’abord été un peu inquiets mais au final c’était un des meilleurs concerts de la tournée!

-Dans quel état se trouve le réseau de salles en France? Ici par exemple, on dit toujours que Madrid a peu de salles de taille moyenne pour les concerts (La Riviera en fait partie). À Paris existent des salles comme La Cigalle ou l’Alhambra. Quelle est l’offre en France pour ce type de concerts dans des salles moyennes?

Antoine & Simon : La situation parisienne est un peu particulière – comme pour de nombreuses capitales. Il y a toutes sortes de salles avec tous les types de taille et de configuration mais il ne s’y fait que de la location. En revanche, dans le reste de la France, il existe plusieurs réseaux de salles de musiques actuelles, soutenues par les municipalités et les régions, qui garantissent une capacité d’acueil et un “confort” technique et logistique important et qui font de la programmation et de la découverte. C’est une chance pour nous d’avoir ces salles!

-Dans quelle salle espagnole n’avez-vous pas joué et vous plairait-il de jouer un jour?

Antoine : Il y a encore trop de salles espagnoles dans lesquelles nous n’avons pas jouées pour en citer une en particulier! Plutôt que des salles, il reste plutôt des villes voire des régions où nous ne sommes jamais passés, comme la Galice, où nous avons hâte de nous produire!

-Quels autres pays européens (ou non) avez-vous visité?. Et lesquels aimeriez-vous visiter?

Antoine : Nous avons joué en Belgique, en Suisse, au Luxembourg, en Allemagne, en République Tchèque et même au Liban! Mais nous serions ravis de jouer en Italie, au Portugal ou dans les pays scandinaves!

-Vous nous avez surpris avec la version de “Take on me” et de “As tears go by” sur votre premier album, mais sans nul doute, la version que vous faites en concert de “Enamorado de la moda juvenil”, est beaucoup plus surprenante, comment avez-vous connu Radio Futura?

Antoine & Simon : C’est notre label (green ufos) qui nous a fait découvrir cette chanson. Ils vendaient il y a quelques années un t-shirt reprenant les paroles du refrain de cette chanson. Nous leur avons demandé ce que signifiaient ces paroles et c’est ainsi que nous est venue l’idée d’une reprise ! On s’excuse pour notre accent espagnol, mais on s’amuse beaucoup à jouer cette chanson en concert!

-Avez-vous une version que vous n’avez pas rendue publique et qui vous plairait de faire?

Antoine & Simon : Nous avons fait énormément de reprises depuis nos débuts mais peut être qu’un jour nous aurons envie de publier une reprise des Foo Fighters. C’est un groupe dont la musique peut sembler éloignée de la nôtre, mais pourtant c’est une de nos références communes à tous les 4 ! Du moins leurs deux premiers albums. Ensuite, leur parcours est plus chaotique 😉

-Quels autres groupes espagnols ecoutez-vous?

Antoine & Simon : En france, il n’y a pas énormément de groupes espagnols connus mais certains comme la Oreja de Van Gogh ou les Sunday Drivers ont eu beaucoup de succès chez nous. Cet été dans les festivals nous avons découverts et beaucoup aimé Léon Buenavente (le morceau “Todos Contra Todos” en particulier) ou Crudo Pimento (un groupe de Murcie). Enfin nous aimons beaucoup Délafé y La Flores Azules avec qui nous ésperons collaborer un jour!

Lights est votre troisième album, je dois vous avouer que de votre album précédent “Lali” est une de mes préférées, et de Lights, “L’inertie”. Vous pensez déjà à un quatrième album?

Antoine & Simon : Nous ne pensons pas vraiment à un nouvel album, nous pensons plus à une “collection” de nouveaux morceaux. Selon le nombre qu’il y aura et le temps que cela prendra de les écrire, nous verrons sous quelle forme nous les sortirons ! Le monde de la musique et les façons de rendre cette musique disponible évoluent, donc tout est possible.

Il est probable aussi qu’on enregistre ce disque en Espagne!

-Dans le processus d’enregistrement d’un album, il y a toujours des titres qui ne se publient pas finalement. Existe-t-il un titre que vous appréciez particulièrement et que vous pensez sortir à un moment où un autre?

Antoine : Il y a un titre que nous avions commencé à enregistrer pour Lights et que nous n’avons finalement pas sorti qui s’appelle “Hear Listen”. Aujourd’hui nous le jouons en live et c’est un des moments les plus forts du concert. Nous allons donc sans doute le terminer et le publier bientôt!

– En Espagne la TVA à vingt-et-un pourcent appliquée désormais aussi aux concerts a provoqué une baisse de la consommation culturelle. Comment le voyez-vous depuis chez vous? Parce-que la France est un pays qui prend très soin du social et du culturel.

Simon : Nous sommes assez chanceux en France d’avoir la politique sociale et culturelle que nous avons. On le constate quand on est à l’étranger. Mais il faut rester attentif et défendre ce système, qui est souvent – et souvent à tort à notre avis – remis en cause. En temps de crise c’est souvent le social et la culture qui payent le prix des économies, de l’austerité. Ca ne nous parait pas normal et on est tristes que l’Espagne ait connu ça ces dernières années.

-Quels artistes parisiens nous recommandez-vous?

Simon : On aime bien Baden Baden, avec qui nous avons tourné, ou la chanteuse Maud Lûbeck. Ou le dernier album de Mina Tindle. Celui de Chassol (je en sais pas s’il est parisien). En musique éléctronique : Clement Meyer.

Et il n’est pas parisien ni français, mais le meilleur disque francophone que j’ai entendu depuis longtemps est celui de Louis-Jean Cormier (le chanteur du groupe québecois Karkwa).

-Maintenant quelques questions qui ne se focalisent pas sur la musique, nous aimons bien connaître un peu plus les groupes, au-delà du musical. Quels films vous nous recommanderiez?

Simon : Je viens de voir “Take Shleter” de Jeff Nichols (en retard, c’est un film de 2011) est c’est vraiment un film magnifique.

On regarde aussi pas mal de séries (dans le van parfois), et on a récemment beaucoup aimé “True Detective”.

-Et quels livres?

Simon : “Retour à Reims” de Didier Eribon est peut-être mon livre préféré de ces dernières années. Ou “La route” de Cormac McMarthy. On aime aussi la science-fiction un peu désuete, comme “Ravage” de Barjavel, ou “Chorniques Martiennes” de Ray Bradbury.

-Avez-vous d’autres passions curieuses et inconfessables?

Antoine : Même si on a parfois l’air d’être des parisiens sédentaires, nous aimons tous la course à pied ! A titre d’anecdote, le matin de notre concert au Sonorama nous sommes allés courir sur une autoroute désaffectée à côté de notre hôtel pour préparer un semi-marathon que nous allons faire en relai dans quelques semaines!

-Nous ne savons pas trop si vous vous interressez au basket… Vous pensez que l’absence de Tony Parker pendant ce mondial a changé le cap de la selection française pour cette compétition?

Antoine : Nous nous intéressons un peu au basket ! 😉 Il est manifeste que l’absence de Tony Parker,qui a permis à l’équipe de France de devenir championne d’Europe l’an passé, a modifié l’équilibre au sein de la formation. Mais les résultats au dernier mondial montrent qu’il y a un très bon collectif et que s’il est conservé, le retour de Parker peut rendre l’équipe de France encore plus performante!

-Quels coins vous nous recommanderiez pour aller boire une bière sur Paris?

Simon : Il y a plein d’endroits sympas à Paris, en général on va là ou sont les gens qu’on veut voir, c’est la meilleure façon de faire !

Mais notre studio est dans le quartier de Bastille donc nous sommes souvent par la bas!

Merci!!

Trad: Nico Brégier

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